À Nantes, le déplacement à vélo couvre jusqu’ici 3 % de la circulation. Pour le porter à 12 %, la ville projette de faire un investissement de 50 millions d’euros et se donne jusqu’en 2030, pour atteindre cet objectif.
Le plan vélo 2 est lancé
Avec ce nouveau projet, Nantes Métropole en est effectivement à son deuxième plan vélo puisque le premier a été lancé en 2010. Le second, quant à lui, a été validé le 26 février dernier et propose une continuité au premier qui n’a pas atteint les objectifs fixés. Le premier plan qui s’est étalé entre 2010 à 2014, prévoyait d’intégrer le vélo dans la circulation urbaine avec un pourcentage de 4 %. Malheureusement, seuls 3 % ont été établis. Les résultats ont été décevants pour Nantes surtout que comparé aux autres alternatifs à la voiture, seul le vélo était à la traîne. Ce retard s’est surtout fait ressentir dans les zones périurbaines avec un petit taux de 2 %.
Le vélo plus apprécié en ville
Les 6 % qu’a affichés le centre de Nantes est toutefois prometteur et c’est pour cela que la ville veut relancer encore davantage ce secteur. Selon Jacques Garreau, délégué aux déplacements doux à Nantes Métropole, le système de vélo en libre-service ouvert en 2008 y est pour beaucoup dans ce bon résultat. Depuis sa création Bicloo dispose actuellement d’une flotte de 880 vélos et enregistre un peu plus de 10 000 abonnements. Aussi, tous les jours, les locations varient entre 3 000 à 4 000.
Les grandes lignes du second plan
Avec le budget de 50 millions, les élus de la ville articulent leur deuxième plan vélo autour de quatre grandes lignes :
- Les écoles :
Pour encourager les élèves à aller à l’école à vélo, Nantes prévoit de sécuriser les abords des établissements scolaires et d’y éloigner les automobilistes. Plus de 50 établissements sur les 250 existants en feront l’objet dans les cinq prochaines années. Des diagnostics seront établis pour connaître les conditions d’accès et de stationnement et ensuite, les communes, les enseignants et les parents d’élèves cogiteront ensemble pour trouver les meilleures solutions.
- Le stationnement sécurisé des vélos :
Pour favoriser l’utilisation du vélo, la mise en place d’espace de stationnement sécurisé pour les vélos est indispensable. Ainsi, dans un premier temps, le parking de la gare de Nantes verra sa capacité d’accueil passer de 1 000 à 3 000 places. Ensuite, des poches de stationnement seront installées aux abords des transports publics afin d’encourager l’intermodalité et enfin, des places dédiées au vélo seront installées dans les parkings en ouvrage. En parallèle, Nantes va continuer le rachat de locaux dans l’hyper-centre de Nantes pour les transformer en parkings vélo.
- Les pistes cyclables :
D’ici en 2030, Nantes va créer de nouvelles pistes cyclables et quand cela ne pourra être possible, elle va instaurer des « zones 30 » pour renforcer la sécurité des cyclistes. Les zones résidentielles sont les premières visées par ces zones 30.
En ce qui concerne la mise en place de circuits urbains, deux axes structurants ont été retenus jusqu’ici à savoir : un circuit entre la Chapelle-sur-Erdre et Nantes et un autre entre Saint-Herblain et le centre-ville
Un total de sept axes express organisés en étoile est prévu pour assurer la liaison entre Nantes et le périurbain. De nombreux panneaux d’informations y seront installés pour encourager l’usage du vélo et prouver au public que ce mode de transport doux ne prend pas autant de temps qu’on le croit surtout si on utilise un vélo électrique. Le Vae, selon la réglementation européenne, peut effectivement rouler plus vite qu’un bus ou une voiture en ville.
Le dernier volet du plan vélo vise à acheter 2 500 vélos électriques (VAE). Ces derniers seront mis en location de longue durée auprès de 600 000 habitants.
Aussi, la ville maintient son aide financière aux entreprises qui ont signé un plan de déplacement et prévoit d’apporter une subvention à celles qui décideront de troquer leur flotte de vélos motorisés contre des VAE.
Certes, ce projet est très ambitieux pour Nantes Métropole et même les élus le reconnaissent, mais ils restent confiants puisqu’il leur reste 14 ans pour atteindre leurs objectifs.