Exit les bicyclettes en libre-service à Perpignan ! Il y a si peu d’abonnés au système que la commune a jugé préférable d’y mettre fin. Ainsi, elle est en passe de rompre son contrat avec Clear Channel, l’opérateur qui a mis au point le Bip, avant le terme de son renouvellement d’ici deux ans.
Bip, c’est le nom donné au modèle de vélo mis à disposition en location dans le centre-ville de Perpignan, empruntant le même concept que les fameux vélib de Paris. La commune a annoncé que le renouvellement du contrat avec la société Clear Channel ne se fera pas pour cette fois. C’est donc la fin de l’existence du Bip et on n’en trouvera plus dans la ville de Perpignan d’ici 2017, n’ayant jamais permis d’atteindre le succès escompté dans le Languedoc-Roussillon.
Un dispositif en déclin
Le système a été mis en place en 2008 : il s’agit de permettre la location en libre-service d’une bicyclette rouge et blanche, mais le dispositif a toujours peiné à s’implanter. En centre-ville, 15 stations ont été installées, et l’on ne compte actuellement que 300 abonnés, alors que la ville s’attendait plutôt à un chiffre avoisinant le millier. En effet, la première année, la ville comptait 1.700 abonnements, dont 1.000 offerts à titre de lancement du dispositif. Les chiffres ont progressivement chuté depuis. En fait, il semblerait qu’au final, le système soit trop complexe et mal adapté.
La ville indique que, pour autant, elle ne renoncera pas à faire développer le vélo à Perpignan, comptant sur l’augmentation du nombre de garages à vélos ou tout simplement la location de bicyclettes pour une ou plusieurs heures dans des parkings souterrains. Mais du point de vue des associations de cyclistes, cela ne suffirait pas.
Même si l’on créait 100 km de nouvelles pistes cyclables à Perpignan, le vélo serait loin de concurrencer la voiture.
Un dispositif inadapté à Perpignan ?
Pourtant, dans d’autres villes aussi grandes que Perpignan, le système marche très bien. Par exemple, à Dijon, on dénombrait 2.000 abonnés en 2014 et les chiffres continuent de croître. Face à ce constat déjà présent il y a un an, la mairie de Perpignan a estimé qu’il était nécessaire d’être en phase avec les pratiques des habitants. Il ne faut pas mettre en place un service trop complexe. Le concept de la maison du vélo, avec mise en place d’un accueil personnalisé serait l’idéal. C’est ce qui se passe actuellement à la station-vélo du parking Arago.
Aujourd’hui, la ville ne débourse pas dans ce système, les coûts étant à la charge de la société Clear Channel, en échange de quoi elle consentait à une publicité urbaine. Mais le contrat entre Perpignan et cette société va être rompu et il faudra que la mairie refasse des négociations avec un nouveau système de vélos. L’élu de la ville estime qu’il faudrait peut-être que Clear Channel installe davantage de stations, mais si leur nombre dépasse 15, ce serait à la ville d’engager des financements. Le débat devra donc être à nouveau mis sur la table afin de ne pas faire obstacle au développent de moyens de transport écologiques.