Le VTT électrique ou VTTAE est la version tout terrain du vélo électrique. En tant que tel, il est parfois plus performant que le modèle classique, sans forcément être plus puissant en termes de vitesse. C’est justement ce que la Fédération française du cyclisme (FFC) tient à rappeler puisqu’il semblerait que la Fédération française de motocyclisme (FFM) est décidée à s’emparer totalement de ce nouveau deux-roues.
Le VTTAE au cœur d’une polémique
Plus que le modèle classique, le vélo tout-terrain électrique suscite aujourd’hui l’engouement et pour cause : il permet de rouler sur des pistes accidentées sans devoir fournir trop d’efforts. Ses ventes se sont donc développées rapidement tant et si bien qu’il a fini par attirer l’attention de la FFM.
Cette dernière a d’ailleurs organisé une première Open de France de VTTAE en octobre dernier, lequel a eu un retour très positif. Face à cela, elle projette d’organiser une seconde édition de l’Open ainsi qu’un championnat de France en cinq manches.
Si ces projets ravissent les amateurs de ce vélo, la FFC tombe des nues et plus précisément son nouveau président. En effet, ce dernier pense que le VTTAE doit rester sous la coupe de sa fédération puisqu’il s’agit tout de même d’un vélo électrique. Le seul problème c’est que son prédécesseur n’était pas de cet avis et a rejeté le VTTAE suite à l’affaire des moteurs. D’où la raison pour laquelle la FFM s’en est emparé, l’assimilant alors à une motocyclette.
Le FFC veut reprendre ses droits sur le VTTAE
Pour le nouveau président de la FFC, le VTTAE reste un vélo électrique, une opinion qui semble être contradictoire avec la chasse aux moteurs cachés dans les vélos que la fédération mène conjointement avec l’Union cycliste internationale (UCI).
Quoi qu’il en soit, et pour répondre à l’annonce des compétitions prévues par les motards, la FFC a également fait part de sa grande nouveauté : la création du tout premier circuit de compétition dédié au vélo électrique tout-terrain. Cet événement se déroulerait en trois manches d’enduro et comprendrait un championnat de France de cross-country. L’annonce a été faite, cinq jours après cette de la FFM.
La fédération des cyclistes explique que face aux déclarations de la FFM, elle a dû accélérer les choses. Elle a également souligné que malgré le rejet du VTTAE de l’ancien président de la fédération, ce véhicule existe depuis deux ans chez eux, mais seulement dans les branches sport-santé et sport-loisir. Il est alors temps de lui donner une nouvelle ampleur d’où ces compétitions.
VTTAE : vélo électrique ou motocyclette ?
Ce sera au Ministère des Sports de trancher puisque la demande de délégation de cette pratique lui a été adressée.
Du côté des cyclistes, l’argument repose sur ce qui est dit dans les textes de loi, lesquels donnent une définition claire de ce qu’est un vélo électrique. Ainsi, selon l’article 2.1 5.1 du Code de la Route, un cycle se définit comme : « tout véhicule à deux roues ou plus, propulsé à l’aide de pédales ou de manivelles par un ou plusieurs de ses occupants et non pourvu d’un moteur, tel une bicyclette, un tricycle ou un quadricycle. L’adjonction d’un moteur électrique d’appoint à 0, 25 kW maximum, dont l’alimentation est réduite et finalement interrompue lorsque le véhicule atteint la vitesse de 25 km/h, ou plus tôt si le conducteur arrête de pédaler, ne modifie pas la classification de l’engin comme cycle. »
Cela impute au cycle, trois conditions principales à savoir :
- L’enclenchement du moteur conditionné par le pédalage et lorsque celui-ci s’interrompt, le moteur cesse de fonctionner automatiquement
- Arrêt de l’assistance au-delà d’une vitesse de 25 km/h : le VAE et le VTTAE peut rouler encore plus vite, même sans assistance
- Une puissance de 250 watts maximum pour le moteur : au-delà de cela, on peut parler de speed bike ou de motocyclette
Ce sont ces trois points que la FFC tient à rappeler. Ainsi, si la vitesse du vélo dépasse les 25 km/h avec assistance, elle s’engage à ne plus s’en mêler puisque ce ne sera plus de son ressort. D’ailleurs, dans le cadre des compétitions qu’elle propose, elle compte travailler avec l’Union Sport et Cycle qui veillera à ce que tous les participants se présentent avec des vélos répondant aux normes. Un logiciel est également en cours de développement pour lutter contre les éventuelles fraudes.
Du côté de la FFM, l’argument repose sur le fait que les premières motos n’étaient autres que des bicyclettes sur lesquelles on a fixé des moteurs thermiques. La seule différence c’est qu’ici, on utilise des moteurs électriques. Serait-ce un argument suffisant pour revendiquer a gestion du VTTAE ? Ce qui est sûr, c’est que la fédération du motocyclisme peut déjà organiser des événements pour le speebike qui peut rouler jusqu’à 45 km/h avec assistance, mais pour les modèles en-deçà de cela, il faudra patienter pour savoir à qui reviendra le droit d’organiser un championnat de France de vélo électrique tout-terrain.