L’auto solo : un fait qui perdure au Québec

L’auto solo : un fait qui perdure au Québec

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Les résultats de l’enquête Origine-Destination (OD) concernant le transport au Québec a été publié lundi dernier. Cette enquête est réalisée tous les cinq ans et l’édition de cette année a permis de déduire que malgré une légère baisse du nombre de déplacements sur le territoire, le système « auto solo » perdure. Voyons les résultats en détails …


Les résultats globaux de l’enquête OD

L’enquête a été réalisée en 2011, mais ce n’est qu’il y a quelques jours que le ministère des Transports du Québec (MTQ) a pu publier les résultats finaux. Jean Côté a évoqué l’existence d’un résultat « contre-intuitif » qui a engendré plusieurs vérifications d’où le retard de publication. Quoi qu’il en soit, les résultats ont démontré plusieurs tendances dans le secteur, car toutes les branches relatives au transport ont été examinées.
Soulignons que l’enquête a réalisé 26 441 entrevues auprès des ménages québécois afin de déterminer les habitudes de déplacements des citoyens. Les derniers résultats ont permis de faire une comparaison avec l’étude précédente d’il y a cinq ans et les données serviront à améliorer le secteur.
Autre spécificité des résultats : ils dressent le portrait d’un jour de semaine de l’automne 2011. Les responsables directs de l’enquête, les employés du consortium Dessau/BIP qui ont oeuvré sous la supervision du MTQ, ont trouvé 1 936 900 déplacements par jour. Même si ce chiffre nous apparaît considérable, les responsables disent qu’il y a eu une légère baisse par rapport à l’édition de 2006.
Cette baisse, même minime, est une bonne nouvelle pour ces analystes qui s’attendaient à trouver une croissance comme ce fut le cas depuis l’année 1996, année de la toute première enquête.
En pourcentage, la diminution se chiffre à 6 %, mais les analystes sont assez pessimistes quant à un éventuel revirement de situation surtout qu’ils ont déterminé au cours de l’enquête que les heures de pointe sont toujours très denses.
D’une vue générale, plus de 77 % des déplacements sont aujourd’hui réalisés en voiture au Québec, mais dans l’ensemble, les déplacements quotidiens ont diminué de 2006 à 2011. Cette baisse atteint 19 % à midi et s’explique surtout par les « études ».

Les embouteillages s’accentuent aux heures de pointe

Lorsque les analystes sont descendus sur le terrain, la légère baisse ne s’est plus fait ressentir et pour cause : les heures de pointe sont toujours très denses, voire plus qu’auparavant. Aux heures de pointe du matin, les analystes ont trouvé une hausse de 4 % contre 0,5 % dans l’après-midi. En ce qui concerne les heures de pointe, elles se présentent de plus en plus tôt c’est-à-dire avant 7h le matin et à partir de 15h l’après-midi. Selon Jean Côté, ce phénomène s’explique par le fait que tout le monde part plus tôt pour justement éviter les embouteillages, mais c’est le contraire qui se remarque.

Le mode auto solo

Que ce soit aux heures de pointe ou en dehors de ces horaires, le mode « auto solo » reste une tendance appréciée au Québec. Ainsi, sur environ 60 % des déplacements, l’automobiliste est à la fois conducteur puisqu’il voyage seul et c’est seulement dans 14 % des cas qu’il est passager.
Il faut dire que le voyage en solitaire se multiplie de plus en plus au Québec et cela s’explique par divers facteurs tels que :
L’augmentation en nombre de titulaires de permis de conduire
L’augmentation en nombre de véhicules par ménage sur tout le territoire
Ces deux vecteurs ont entraîné la diminution du nombre de passagers, car avec une automobile par personne, l’automobiliste préfère le voyage individuel que le co-voiturage.

Le transport en commun

Les résultats de l’enquête ont permis de déterminer que les déplacements en transport en commun ne couvrent que 9 à 15 % des déplacements quotidiens. En dehors des heures de pointe, le taux reste à 9 %, monte à 11 % à l’heure de pointe et atteint les 15 % sur toute l’agglomération québécoise qui regroupe le Québec, Saint-Augustin et L’Ancienne-Lorette.
C’est notamment à l’ouest du territoire que le transport en commun est le plus emprunté. Les habitants les utilisent surtout pour se rendre dans l’est du pays à savoir vers le Plateau de Sainte-Foy.

Les piétons

C’est du côté des piétons que la baisse s’est fait le plus ressentir avec 10 % en moins. En effet, nombreux d’entre eux sont passés du stade piéton au niveau passager.

Le vélo

Alors même qu’en Europe, le vélo est largement promu, au Québec, il ne représente qu’un 1 % des déplacements. Les analystes parlent pourtant de croissance, mais plus faible que celle constatée auparavant.
Pour Jean Côté, ce mode de transport qu’il qualifie de « marginal » connaît une période d’essoufflement qui se traduit par la diminution en nombre des cyclistes à Lévis et dans les couronnes nord et sud.

Les objectifs du plan de mobilité durable du Québec

Pour développer le secteur du transport, Québec a mis en place un plan de mobilité durable qui a pour objectifs :
– La promotion des transports actifs que sont le vélo et la marche
– La croissance de la part modale des transports en commun d’ici en 2030 : la ville souhaite la ramener à 20 % par jour

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